Force est de constater que plus je me promène, plus j'en vois. Deviendrais-je un vrai radar? Ou est-ce juste la quantité qui me saute aux yeux?
En effet, des nippons qui "n'ont pas la lumière à tous les étages", y'en a des tas!
Comment ça tu comprends pas?
Des pimpins! Des retardés mentaux! Des simili-mutants de tous poils!
Alors non, je t'entends déjà, lecteur: ce n'est pas de la discrimination: c'est de la constatation!
Plus d'une fois, je me suis dit "Tiens! La morphologie asiatique n'est pas flatteuse: on dirait un trisomique celui là..." qui s'est vite enchaîné par "Ha. C'EST un triso... Oups!" au vu du regard perturbé/perturbant ou du filet de bave au coin des lèvres. Maintenant, j'ai pris le pli: quand je doute du pedigree génétique d'un autochtone, je regarde s'il est seul ou pas. Car dans 90% des cas, il y a un accompagnateur avec lui. Toujours "lui", d'ailleurs. J'ai vu une seule fille atteinte depuis que je suis arrivé. Enfin... une seule trisomique.
Ensuite, un panel impressionnant de tares génétiques s'offre à moi, différentes de la trisomie, mais bien handicapantes sur le plan mental quand même. Trop de petites nuances pour être décrites, mais, en exemple, je prendrai cette paire de garçons (entre 15 et 30 ans. L'estimation de l'âge du japonais moyen est un art délicat dans lequel je suis encore novice.) qui m'avaient l'air "bien heureux" et qui se tenaient par la main. Là encore, c'est le fait qu'un accompagnateur soit avec eux, et qu'ils se promènent main dans la main, qui m'a oté du doute.
Pour finir, je parlerai de cette "expérience unique d'un Picasso vivant" qui m'a interpellé du regard l'autre jour dans la rue. N'étant pas un expert en maladies génétiques, je dirais qu'elle avait la même pathologie que Michel Petrucciani, mais poussé à son paroxysme: elle avait la tête posée sur sa fesse droite. Une colonne vertébrale en forme de C géant, d'après ce que j'ai pu en voir. Et la jambe droite attelée. Elle n'était par contre accompagnée de personne, ce n'est pas un retard mental qu'elle avait, mais une "simple" difformité physique qui ne l'empêchait pas de se déplacer toute seule.
Alors avant que tu ne t'emballes, toi, là, l'excité du commentaire qui prépare sa riposte depuis les premiers mots de cette petite bredouille, je n'écris pas tout ceci pour me moquer ou dire "p'tain, les japonais, tous des attardés!", mais plutôt pour faire un constat: ici, les handicapés, on ne les cache pas, on les montre. Le fait que le Japon soit un pays très fermé et le métissage concernant encore une infime partie de la population, je ne nie pas que les problèmes génétiques soient sûrement plus développé ici que dans d'autres parties du monde, mais le fait est qu'ils ne sont peut-être pas beaucoup plus nombreux ici qu'ailleurs. Ils sont juste plus intégrés, plus "vivants". De tous ceux que j'ai vu, pas un n'avait un sourire au lèvre. Avec Ludo, on a d'ailleurs fait le bonheur de l'un d'eux dans le métro: il a passé tout le trajet assis en face de nous, avec son accompagnateur, à nous regarder, le sourire partant d'une oreille pour aller à l'autre, et on s'attendait à tout moment à ce qu'il nous saute dessus pour nous faire un gros câlin tellement il était content de voir des étrangers!
Et autre constat: ici, les handicapés, on les respectes! Pas comme dans certaines grandes villes qui devraient avoir honte (oui, toi, là, la capitale avec une antenne télé designé par Eiffel, tu peux te sentir visée!), car une personne en fauteuil roulant n'est pas délaissée dans son coin jusqu'à ce qu'on daigne s'en occuper. Si une personne doit prendre le métro/train dans un endroit peu accessible, le personnel de la gare arrive à brides rabattues pour le porter DANS SON FAUTEUIL et l'amener, avec force de petites passerelles mobiles, dans un wagon spécifique du train, et, prévenu par son collègue, un autre membre du personnel attendra le dit passager devant la porte de son wagon à l'arrêt de son choix, prêt à poser la même petite passerelle, à le faire descendre et à l'accompagner jusqu'à la sortie! Et partout, mais vraiment partout, il y a des bornes podotactiles au sol pour les aveugles, que ce soit dans la rue ou les transports en commun! Je n'ai pas vu un escalier d'un lieu public sans petits autocollants en braille sur les rambardes pour indiquer où aller aux personnes aveugles. Et dans le métro, des petits panneaux invitent les gens à aider les personnes qui auraient des problèmes visuels à monter ou descendre du train.
Bref! Le Japon n'est pas un pays magique où les bisounours règnent sur le monde, mais un peu de civisme ne fait de mal à personne, non? On ferait bien d'en prendre de la graine, "ailleurs"...
PS: par contre, là où les japonais sont pas civiques, c'est en vélo! Mais j'en parlerai une autre fois... ('foirés de cyclistes!) ^^
Vous pouvez sortir vos enfants du placard, les réanimer, ou les mettre à décongeler. Merci.