Au Japon, y'a pas la lumière à tous les étages...

21:22 / Publié par Lionel Péchieras / commentaires (7)

Message à l'intention des lecteurs à l'âme sensible: ce post contient des tournures qui peuvent choquer les plus jeunes. Veuillez les éloigner de l'écran, les assommer ou les congeler. Merci.


Force est de constater que plus je me promène, plus j'en vois. Deviendrais-je un vrai radar? Ou est-ce juste la quantité qui me saute aux yeux?
En effet, des nippons qui "n'ont pas la lumière à tous les étages", y'en a des tas!

Comment ça tu comprends pas?

Des pimpins! Des retardés mentaux! Des simili-mutants de tous poils!


Alors non, je t'entends déjà, lecteur: ce n'est pas de la discrimination: c'est de la constatation!
Plus d'une fois, je me suis dit "Tiens! La morphologie asiatique n'est pas flatteuse: on dirait un trisomique celui là..." qui s'est vite enchaîné par "Ha. C'EST un triso... Oups!" au vu du regard perturbé/perturbant ou du filet de bave au coin des lèvres. Maintenant, j'ai pris le pli: quand je doute du pedigree génétique d'un autochtone, je regarde s'il est seul ou pas. Car dans 90% des cas, il y a un accompagnateur avec lui. Toujours "lui", d'ailleurs. J'ai vu une seule fille atteinte depuis que je suis arrivé. Enfin... une seule trisomique.
Ensuite, un panel impressionnant de tares génétiques s'offre à moi, différentes de la trisomie, mais bien handicapantes sur le plan mental quand même. Trop de petites nuances pour être décrites, mais, en exemple, je prendrai cette paire de garçons (entre 15 et 30 ans. L'estimation de l'âge du japonais moyen est un art délicat dans lequel je suis encore novice.) qui m'avaient l'air "bien heureux" et qui se tenaient par la main. Là encore, c'est le fait qu'un accompagnateur soit avec eux, et qu'ils se promènent main dans la main, qui m'a oté du doute.

Pour finir, je parlerai de cette "expérience unique d'un Picasso vivant" qui m'a interpellé du regard l'autre jour dans la rue. N'étant pas un expert en maladies génétiques, je dirais qu'elle avait la même pathologie que Michel Petrucciani, mais poussé à son paroxysme: elle avait la tête posée sur sa fesse droite. Une colonne vertébrale en forme de C géant, d'après ce que j'ai pu en voir. Et la jambe droite attelée. Elle n'était par contre accompagnée de personne, ce n'est pas un retard mental qu'elle avait, mais une "simple" difformité physique qui ne l'empêchait pas de se déplacer toute seule.

Alors avant que tu ne t'emballes, toi, là, l'excité du commentaire qui prépare sa riposte depuis les premiers mots de cette petite bredouille, je n'écris pas tout ceci pour me moquer ou dire "p'tain, les japonais, tous des attardés!", mais plutôt pour faire un constat: ici, les handicapés, on ne les cache pas, on les montre. Le fait que le Japon soit un pays très fermé et le métissage concernant encore une infime partie de la population, je ne nie pas que les problèmes génétiques soient sûrement plus développé ici que dans d'autres parties du monde, mais le fait est qu'ils ne sont peut-être pas beaucoup plus nombreux ici qu'ailleurs. Ils sont juste plus intégrés, plus "vivants". De tous ceux que j'ai vu, pas un n'avait un sourire au lèvre. Avec Ludo, on a d'ailleurs fait le bonheur de l'un d'eux dans le métro: il a passé tout le trajet assis en face de nous, avec son accompagnateur, à nous regarder, le sourire partant d'une oreille pour aller à l'autre, et on s'attendait à tout moment à ce qu'il nous saute dessus pour nous faire un gros câlin tellement il était content de voir des étrangers!

Et autre constat: ici, les handicapés, on les respectes! Pas comme dans certaines grandes villes qui devraient avoir honte (oui, toi, là, la capitale avec une antenne télé designé par Eiffel, tu peux te sentir visée!), car une personne en fauteuil roulant n'est pas délaissée dans son coin jusqu'à ce qu'on daigne s'en occuper. Si une personne doit prendre le métro/train dans un endroit peu accessible, le personnel de la gare arrive à brides rabattues pour le porter DANS SON FAUTEUIL et l'amener, avec force de petites passerelles mobiles, dans un wagon spécifique du train, et, prévenu par son collègue, un autre membre du personnel attendra le dit passager devant la porte de son wagon à l'arrêt de son choix, prêt à poser la même petite passerelle, à le faire descendre et à l'accompagner jusqu'à la sortie! Et partout, mais vraiment partout, il y a des bornes podotactiles au sol pour les aveugles, que ce soit dans la rue ou les transports en commun! Je n'ai pas vu un escalier d'un lieu public sans petits autocollants en braille sur les rambardes pour indiquer où aller aux personnes aveugles. Et dans le métro, des petits panneaux invitent les gens à aider les personnes qui auraient des problèmes visuels à monter ou descendre du train.

Bref! Le Japon n'est pas un pays magique où les bisounours règnent sur le monde, mais un peu de civisme ne fait de mal à personne, non? On ferait bien d'en prendre de la graine, "ailleurs"...

PS: par contre, là où les japonais sont pas civiques, c'est en vélo! Mais j'en parlerai une autre fois... ('foirés de cyclistes!) ^^

Vous pouvez sortir vos enfants du placard, les réanimer, ou les mettre à décongeler. Merci.

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Petit bilan...

19:36 / Publié par Lionel Péchieras / commentaires (3)

Bon, ces derniers temps, à part des histoires de chat, j'ai pas publié grand chose...

Et pourtant, j'en ai! Encore 3 séries de photos, auxquelles je peux même rajouter une série sur l'aquarium et ses bestiaux, mais bon...

L'est temps de faire un ti bilan de ces 3 premiers mois au Japon. Ben dans l'immédiat, c'est pas brillant-brillant. Enfin, on va relativiser: les cours qu'on devait faire avec une école "sont en suspend" (serait-ce une façon distinguée de nous envoyer voir ailleurs si les poules dansent la polka? C'est possible... mais on n'est sur de rien, donc on lui laisse le bénéfice du doute), on a attendu après ces cours pendant longtemps, ça a mobilisé beaucoup de temps et d'énergie pour tout préparer, mais au final, à coté, on a pas fait grand chose d'autre...
Mais, tels les chats qui retombent sur leurs pattes, on s'est enfin réveillés et là, on s'est bougé!
Bilan: un repas pour 80 personnes pour le 14 juillet (si on le réussit, merci les débouchers: une soirée comme ça -mais en plus petit comité- une fois par mois est en prévision!), une rencontre avec une directrice d'école qui s'annonce prometteuse, des démarches pour trouver des cours de français, en école ou de particulier à particulier (ce matin, réveil à 7h30 pour aller démarcher à l'Université à la sortie des exams de français!), et on se remet à préparer cette maudite boutique bento qui est toujours... dans le placard! ^^'

On s'est un peu laissé manger par le premier projet qui, au final, n'aboutit à rien, mais on peut vous dire qu'on est remonté à bloc, maintenant, et que là, on va manger du japonais tartare s'il le faut, mais on va y arriver!

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De la cruauté ordinaire...

01:19 / Publié par Lionel Péchieras / commentaires (12)

Bon, ok, ça arrive en France aussi, mais ça m'est jamais arrivé, et il a fallut que ça arrive ici, sous nos fenêtres!

Voilà, l'histoire: depuis cet après-midi, on entendait de temps en temps, quelques miaulement de chaton...

Puis là, minuit et demi passé, on entend encore miauler... Merdalor, si tard?
On regarde donc, comme on peut, par la fenêtre d'où peut provenir ce bruit. Et là, le sac en plastique au pied de l'arbre se met à bouger!

Zauriez vu nos têtes...
Ludo est descendu libérer la bestiole, je l'ai rejoind, on s'est regardé comme deux crétins, l'air embarassés...

Ben maintenant, 1h plus tard, on a un chaton propre, mais avec des puces, et on a pas le droit d'avoir d'animaux dans notre appart!

Promis, d'ici maxi une semaine, il sera... ailleurs! On attend qu'il se refasse une santé et on le relache... si santé il refait. Il a passé la moitié de la journée dans une poche en plastique. Il a la queue cassée. Et promis, on lui donnera pas de nom!

Mais bon, zauriez résisté à ça, vous? L'auriez laissé dans la rue?



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